Préménopause et ménopause
Décryptage
Symptômes, Traitements
15/10/2023
Mettre fin aux idées reçues sur la ménopause !
Prise de poids, perte de libido, bouffées de chaleur, fatigue…Qu’en est-il vraiment ? Démêlons le vrai du faux.
Faux. Entre 15% et 20% de femmes n’ont aucun symptôme à la préménopause selon les études et seul un quart des femmes ont des effets secondaires importants. Ils sont surtout très variables d’une personne à une autre. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) affirme que « les symptômes ressentis pendant et après la transition vers la ménopause varient considérablement d’une personne à l’autre. Certaines femmes n’ont que peu ou pas de symptômes. » Et si symptômes il y a, ils ne sont pas irrémédiables explique Bérengère Arnal, gynécologue : « Lorsque les femmes poursuivent tout ce qui leur fait du bien à la préménopause : alimentation, sport, méditation, etc, leur ménopause ne leur pose pas de problème supplémentaire. »
Faux. Certes, la ménopause n’est pas une maladie, donc en ce sens, elle ne se traite pas. Mais la préménopause et la ménopause s’accompagnent de différents symptômes qui peuvent être pris en charge. Il existe un traitement hormonal de la ménopause (appelé THM) qui peut être prescrit selon les cas. Des alternatives à base de plante ou encore de nouvelles habitudes au quotidien permettent aussi de diminuer les différents symptômes ressentis.
Dans ses travaux consacrés à la vieillesse, la sociologue Cécile Charlap raconte, qu’il existe toute une rhétorique associée à la ménopause : “on se rend compte que la ménopause n’est pas pensée comme une transformation, mais comme une involution, c’est-à-dire un changement qui est délétère, un changement qui est pensé dans une rhétorique du symptôme, de la pathologie, de la dégénérescence et de la déficience, et enfin celle du risque”. La ménopause est associée à la vieillesse, à une carence, à une déficience et dans notre société, on a tendance à taire ces thèmes-là.
Vrai et Faux. Il y a eu beaucoup d’avis différents autour du THM, le traitement hormonal de la ménopause. Développé par les laboratoires pharmaceutiques dans les années 20, le THM (alors appelé « THS » pour Traitement Hormonal Substitutif) connait un âge d’or dans les années 60, notamment aux États-Unis. Puis il a été décrié. Un lien entre le THS (qui a l’époque se résume à une prise d’œstrogène) et les cancers de l’endomètre est mis à jour. Sa prescription chute de 40% dans les années 70. Aujourd’hui, le THM est différent et celui prescrit en France a été revu, contrôlé. Ce traitement est conseillé en priorité aux femmes dont les symptômes – notamment les bouffées de chaleur – sont très invalidantes au quotidien. On le prescrit toujours dans la plus petite dose. La Haute Autorité de Santé recommande de réévaluer le traitement tous les six mois et de ne pas le prescrire plus de 10 ans.
Par Leslie MEURAILLON